Géographie et Histoire

En région Auvergne-Rhône-Alpes, à mi distance (65 km) entre Lyon et Grenoble, les étangs du Grand Albert et du Petit Coquet sont situés dans le massif de Bonnevaux, sur la commune d'Arzay-Porte-des-Bonnevaux, en Isère.

 

Au cœur de 8500 hectares de forêt, le massif de Bonnevaux est situé entre 500 et 600 m d'altitude. Il est parsemé de nombreux étangs (près de 300) qui créent une ambiance singulière. Les sols, de nature argileuse, sont favorables à la construction de digues en terre pour la création d'étangs. L'alimentation en eau se fait principalement avec les eaux pluviales, mais aussi par transferts entre étangs.

 

L'étang du Grand Albert est de loin le plus grand avec une superficie en eau d'environ 17 ha, et une couronne de forêt de feuillus, en tête du Bassin de la Varèze, cours d'eau qui va se jeter dans le Rhône à Saint Alban du Rhône.

 

Les étangs de Bonnevaux ont été vraisemblablement créés par les moines de l'abbaye cistercienne de Bonnevaux, fondée en 1117. L'objectif était la production piscicole pour la consommation des moines et la vente sur les marchés de Vienne et de Lyon.

 

L'étang du Grand Albert a ensuite appartenu au seigneur d'Ornacieux.

Félix Albert Pion achète, en 1874 l'étang du Grand Albert ainsi que l'étang du Petit Coquet.

En 1970 ses descendants créent une SCI familiale - la SCI du Grand Albert - et décident de louer les deux étangs pour en retirer un revenu et ainsi en faciliter l'entretien.

L'étang du Grand Albert a ainsi été loué jusqu'en 2008 à une association de pêcheurs et plaisanciers.

 

En 2008, faute d'entretien, la digue du Grand Albert s'est rompue, et on a assisté dans les années suivantes à un assèchement de la zone humide et à la fermeture progressive du milieu par enforestement rapide.

 

Avec l'aide de différentes associations de protection de l'environnement (AVENIR devenu CEN Isère, Le Pic Vert, Nature Vivante, Groupe Sympétrum notamment), les propriétaires ont pris conscience de la valeur patrimoniale du Grand Albert notamment sur le plan de la biodiversité dans un contexte où l'on assiste à une disparition inquiétante des zones humides en France.

En effet : à l’échelle mondiale, ces milieux ont perdu 64 % de leur surface depuis 1900. La dernière évaluation nationale des sites humides emblématiques, couvrant la période 2010-2020, révèle que la France ne fait pas exception à ce constat. Ainsi, 41 % des sites évalués en métropole et dans les Outre-mer ont vu leur état se dégrader.

https://www.zones-humides.org/milieux-en-danger/etat-des-lieux/evolution-entre-2010-et-202

 

Il est établi que :

  • 100% des espèces d'amphibiens dépendent des zones humides.
  • 50% des espèces d'oiseaux dépendent des zones humides.
  • 30% des plantes protégées dépendent des zones humides.

https://www.zones-humides.org/interets/fonctions/fonctions-biologiques

 

A la lumière de ces informations, la SCI a souhaité restaurer ce grand étang avec un objectif prioritaire de préservation de cette grande zone humide et des espèces vivantes qu'elle ne manquerait pas d'abriter.

Grâce au partenariat avec la LPO AuRA et la signature d'une convention ORE (Obligation Réelle Environnementale) de 99 ans, des financement publics et privés ont pu être mobilisés pour permettre la restauration de la digue du Grand Albert et la mise en place d'un plan de gestion environnementale du site.

Voir la liste des contributeurs dans l'onglet suivez les travaux en direct.

C'est ainsi qu'en 2024 après d'importants travaux de restauration menés par la LPO AuRA, la forêt de Bonnevaux a vu renaître le plus grand des étangs qu'elle abrite.

Le reste de l'histoire est à écrire et à contempler...avec le Collectif Grand Albert !

 

Etang du Grand Albert début du XXème siècle
Etang du Grand Albert début du XXème siècle