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2ième "Nuit du Grand Albert"

Samedi 8 août, la nuit était claire et étoilée et le Collectif Grand Albert avait invité ses adhérents à sa 2ème Nuit du Grand Albert. Ce sont 16 personnes qui se sont retrouvées à 21 heures 30 sur la petite digue de l’étang et qui, guidées par Jean-Claude, l’un des leurs, ont appris à lire la carte du ciel.

 

Tandis que la lumière du jour déclinait progressivement, Jean-Claude partageait ses connaissances et brossait un historique de l’astronomie, depuis les Babyloniens jusqu'à à nos jours, évoquant ainsi d’illustres astronomes et physiciens tels Eratosthène qui détermina la circonférence de la Terre, Ptolémée dont la conception du monde plaçait la Terre au centre de l'univers, Copernic qui décrivit le système solaire héliocentrique, Galilée, Képler, Newton, Einstein, Stephen Hawking...

 

Rapidement, Jupiter s’allumait entourée de ses quatre lunes observées avec une lunette terrestre, ce que fit Galilée pour la première fois en 1610. Elles ont pour nom Europe, Ganimède, Io et Callisto. Une soixantaine de satellites plus petits gravitent autour de la géante gazeuse dont la force de gravitation agit sur notre planète et influence lentement et périodiquement nos climats, en modulant l'inclinaison de l'axe de rotation de la terre et la forme de son orbite autour du soleil.

 

La nuit tombant, La Grande Ourse et Cassiopée apparaissaient dans le ciel, de part et d’autre de l’Etoile Polaire : cette dernière est facilement repérée en reportant quatre fois le petit côté de la Grande Ourse ; elle indique le Nord car elle se situe dans le prolongement de l’axe de rotation de la Terre. Nous pouvons aussi observer Arcturus, en prolongeant, en arc de cercle, le "manche" de La Grande Ourse. Arcturus est une étoile de type géante rouge, en fin de vie.

 

C’était ensuite au Triangle d’Eté de se montrer, juste au dessus de nous, dans cette immensité silencieuse, rayée de temps en temps par une étoile filante : elles sont nombreuses en ce début du mois d’août, poussières laissées dans l'espace par une comète et s'embrasant dans l'atmosphère au passage estival de la Terre. On les nomme Perséïdes, car elles semblent venir de la constellation de Persée.

 

Au zénith, la plus brillante étoile du triangle est Véga, qui appartient à la constellation de La Lyre ; Deneb est dans la constellation du Cygne et Altaïr dans celle de l’Aigle. Ces trois étoiles prennent position et semblent se donner la main à des distances colossales. Dans le bras spiral où nous sommes placés dans notre voie lactée, le système solaire le plus proche est celui de l'étoile bien nommée Proxima située à 4,2 années lumière de nous et comportant plusieurs planètes parmi les 4000 exoplanètes détectées à ce jour. Les images que donnent les magazines sont des dessins d'artistes ! Notre système solaire est à 25000 années lumière du centre de la galaxie, occupé par un trou noir géant nommé Sagitarius.

 

Jean-Claude nous explique que tout ce que l’on voit appartient à La Voie Lactée, et que la lumière qui parvient des étoiles a été émise… souvent depuis plusieurs milliers d'années! Ainsi, l’observation du ciel ne peut nous donner que les images d’un passé plus ou moins lointain. Le présent du cosmos est inaccessible Un observateur situé à 900 années-lumières et équipé d'instruments très puissants pourraient peut-être voir les moines de Bonnevaux construisant la digue du Grand-Albert !

 

Mais une galaxie proche est visible à la jumelle: il s’agit d’Andromède, située loin derrière la constellation du même nom, entre Cassiopée et Pégase : cette dernière constellation formant un grand carré au sud-est de Cassiopée: une carte du ciel nous aide à la localiser.

 

Tour à tour, bien qu'il ne soit pas facile de la pointer du doigt, nous observons à la jumelle Andromède qui apparaît sous la forme d’un petit halo de milliards d’étoiles, étonnant périple virtuel offert généreusement à nos yeux éblouis, début du « voyage parmi les flots de galaxies » proposé dans un livre par l'atrophysicienne très locale Hélène Courtois. Bien que les galaxies s'éloignent en général toutes les unes des autres dans le grand mouvement d'expansion de l'univers, la voie lactée et Andromède, distantes « seulement » de 2,5 millions d'années-lumière, se rapprochent inexorablement par gravité. Elles s'interpénétreront et fusionneront dans 4 milliards d'années, dans un temps où la Terre ne sera plus habitable depuis longtemps, le soleil devenant une « géante rouge » annonçant sa fin.

 

La soirée se termine joyeusement en chantant collectivement « l'homme de Cro-Magnon » : Homo sapiens que nous sommes depuis quelques 300 000 ans, observant le scintillement mystérieux des étoiles dans le silence de la nuit, tout juste troublé par le cri nocturne d’une chouette hulotte.

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